Le poète et le beau
Si, un matin, tu avais entrepris de devenir poète
Tu te serais perdu dans un rêve latent et sans issue
On ne décide rien, la vie nous choisit et nous fait poète
Comme je savais mieux voir et respirer, ça m’est tombé dessus
Tout m’est beauté, tout m’est charnel, tout est amour, tout est délice
Les odeurs sont mes parfums, les fumets de douces gourmandises
Les bruits sont mes chansons, le toucher un contact pour s’envoler
Une sensibilité à fleur de peau, un regard passionné
Je vois le beau, de son clin d’œil il m’enrichit, et je l’écris
Pensant naïvement que les mots si haut approchent les cris
Que par leur magie ils puissent atteindre l’extase de l’émotion
De leur grâce qu’ils diffusent la saveur, le désir, la passion
Le beau est multiforme, multi-sens, il est simple et délicat
Il ne se cache pas, il se tient là en toute discrétion
Parfois ordinaire, parfois étrange, antidote au tracas
L’envisager avec curiosité est une vocation
Le poète ne sait s’il est créateur ou création du beau
Il est, c’est sûr, le seul qui regarde au-delà des reflets
Le phare éblouissant la vie dont il essaie d’être un relais
Qu’il se doit alors de déposer ses images sur des mots.
Contemplation
Contempler les rires et les joies des autres
Leur bonheur, la vie dont on rêve et qu’on envie
Et se sentir encore plus seul
Contempler les beautés naturelles, les paysages
Les milles lieux magnifiques, agréables
Être seul entouré de merveilles
Sentiments étranges et frustrants
Tant de bonheurs accessibles au bout des doigts
Mais qui coulent dans nos mains inhabiles
Trouver sa place dans un monde aussi vaste
Est un combat continuel sans retour
Le temps nous est perdu pour toujours
Le temps sur la peau
La peau, c’est le vécu, c’est la sensibilité, l’émotion, l’affection, la douleur. C’est la chaleur et le froid. C’est le silence et le bruit. C’est la couleur et l’invisible. C’est la différence. C’est la carapace. C’est le lien. C’est l’échange avec l’autre. Le contact avec l’invisible. Le dialogue entre le vivant et l’éther.
Le temps, c’est la vie, c’est l’être qui passe. C’est l’enfant qui grandit, c’est le malade qui trépasse. C’est la vieillesse qui menace. C’est l’instant présent et la vie passée. C’est l’éphémère. C’est l’expérience, la boussole. C’est la séparation d’avec les autres. C’est l’esprit en mouvement.
La peau et le temps, deux reflets de nos relations avec l’espace et autrui.