J’étais sur un nuage
Qui aujourd’hui a pris l’eau
En quittant mon village
Je suis tombé de haut
Je l’ai vu douce et belle
Je suis tombé amoureux
Mon cœur criait pêle-mêle
Ça y est, tu es heureux !
J’ai connu le grand amour
Le bonheur et la joie
Je pensais pour toujours
Vivre avec sa voix
Mais elle est partie
En me laissant ses cris
Et en chantant très fort
Qu’elle n’aura jamais peur
Je suis tombé à terre
Triste et effondré
J’avais perdu la guerre
J’étais né pour être tué
La douleur et les pleurs
En prenant possession
De ma tête et mon cœur
Chantaient la trahison
Je plongeais jour après jour
Impossible à guérir
J’étais devenu fou
Je me sentais mourir
Elle ne voulait plus de moi
Avait cessé de m’aimer
Je n’étais plus son soi
Tout était terminé
Impuissant je la voyais
Plus heureuse loin de moi
Souffrant je la contemplais
Ses sourires étaient froids
Ma douleur était atroce
Mon cœur déchiré
Je redevenais un gosse
Qui ne cessait de pleurer
Conscient du malheur
Je cherchais un espoir
Vivre sans la peur
Et dormir tous les soirs
Mais la fin était ici
Je devais quitter la terre
Par peur de l’enfer
Je suis mort au paradis.
La pluie des yeux inonde mon cœur
Le froid glacial hâte mon malheur
J’ai donné ma vie à mon amour
Il m’a laissé la mort pour toujours.
La tristesse et la peur à jamais
Garde mon cœur loin du satisfait
Je suis un mort souffrant qui s’en va
Sans elle le bonheur me manquera.
Le bonheur est un grand bien
Que l’on boit sans réfléchir
Avec toi j’ai trouvé le mien
Tous les jours je m’en enivre
Je ne sais pas comment demain
Tracera notre chemin
Mais aujourd’hui mon désir
C‘est avec toi je veux vivre
Les yeux verts, les yeux marron,
Les cheveux courts, les cheveux longs,
Les yeux amandes le cœur orange
Comment te dire tu es mon ange
Encore une fois perdu au milieu du bonheur
Je sens le mal-être envenimer mon cœur
Piquer sa longue flèche et comme une salle bête
Déposer son poison me faire perdre la tête
Ce soir je ne sais pas d’où viennent ces bruits noirs
Qui frappent, bougent, ruissellent et dévorent ma mémoire
Ces douleurs irréelles qui écrasent mon cerveau
Pressent ma chair, brisent les nerfs, cassent les os
Pourquoi quand tout est beau et que je suis la fleur
Je vois venir comme pour l’arroser les pleurs,
À côté du bonheur je ne sais prendre les fruits
La peur n’en finit plus d’aspirer mon esprit
Incapable d’être à la hauteur, fatiguée, nue
Sous le contrôle de la douleur je suis perdue
Je ne sais plus comment par ce long jour d’aigreur
J’ai fait du malheur un partenaire du bonheur
Je rêvais, j’aimais, Je voulais,
Mais aujourd’hui
Tout cela est bien fini,
Ce que je rêvais je l’ai
Celui que j’aimais je l’ai
La vie que je voulais je l’ai
Mais au milieu de mon bonheur, je suis perdue,
Au lieu d’être comblée, je suis déçue.
Déçue par d’aucuns,
Personne n’est à la hauteur,
Ni les parents, ni les frères, ni les sœurs,
Ni les amis, ni les collègues, ni les voisins,
Ni moi.
Surtout moi.
Quand on n’en peut plus
Quand on n’en veut plus
Ce qu’on aimait
Nous dégoûte désormais,
On se sent rejetée
Ou mise de côté
On manque de reconnaissance
On appuie sur les différences
On voudrait que les autres nous voient,
Nous aident à choisir la voie
On voudrait que les autres soient
Comme on a envie qu’ils soient
Qu’ils aiment qu’ils pensent
Ce qu’on aime ce qu’on pense.
On cherche pourquoi
Tout ne va pas de soi,
Mais on ne sait pas
Ce qui ne va pas,
Est-ce le temps qui passe
Qui nous entraîne dans une impasse
Mon âge, mon âge, mon âge
Je le porte toujours dans mes bagages
Il vieillit mon miroir
En un bouleversant mouroir
De moi, à l’intérieur, à l’extérieur
Tout s’effondre en horreur
Quand cette nuit trop longue sera finie
Je réaliserai qu’il est trop tard pour profiter de la vie.
Les larmes de mon cœur
Une nuit funeste tombe sur moi
Le malheur guette, je suis sa proie
Je le sais, je le sens, je le vois
Les larmes de mon cœur tombent sur ma tête qui se noie.
Prisonnier d’un cachot de l’esprit,
De hauts murs d’hallucinations et de cris
Les images délirantes se succèdent en folie
Et dévastent tout mon corps de douleur
Inconscient suis-je vivant ou mort ?
Sans visions et sans bruit, l’encéphale est enfoui dans la noire agonie.
Le malaise tout en moi est profond
L’angoisse et la peur ont volé ma raison
Seul avec l’effroyable douleur
La pointe au ventre perce le cœur, Et la respiration fuit, ô quel malheur !