Un caillou dans ma chaussure
Jamais à l’aise, toujours un truc qui cloche, qui stresse, qui gâche le moment.
Jamais un répit, jamais une joie infinie.
Ce sentiment désespérant de ne pas savoir profiter,
Même lorsque tout va bien,
Car il reste toujours un caillou qui gêne le pas, qui ébranle l’équilibre fragile et qui supplée le bien être.
D’avoir le pied douloureux qui émet une gêne persistante envahissant l’esprit par infection de tous les neurones actifs.
Être conscient de ce gâchis et incapable de se redresser.
Être conscient de passer plus vite que le temps.
Les tuyaux du quotidien
Après des galères à ne plus savoir qu’en faire,
À se perdre dans les tuyaux du quotidien
Où les obligations surgissent sans fins,
Où la tête ne s’aère plus, où le corps est en enfer.
Après des années à ne pas vivre la vie,
Quand on entrevoie une sortie du tunnel,
Un jour, enfin ! On se dit « Ça y est, tout va bien ! ».
« Hier, j’en ai bavé, à présent je peux profiter ».
Mais l’euphorie ne dure guère.
La sensation de bonheur est si éphémère ;
À peine un ressenti, et c’est fini…
Le mal-être revient au galop.
Pourquoi faut-il encore que le sort s’acharne ?
Pourquoi faut-il de longues années de mal-être
Pour mériter à peine une minute de bonheur ?
Sidération !
De ce cauchemar je ne peux sortir,
Il n’y a ni portes de secours ni soleil pour apporter la lumière.
Depuis que je suis tombé,
Je suis en état de sidération.
Sidération !
Sous le choc, je ne peux croire les évènements.
Comment en est-on arrivé là ? Le monde s’écroule.
Putain, depuis quand je n’avais pas pleuré ?
Groggy comme un innocent abattu sans combattre,
Le rêve s’éternise, et je n’y peux rien,
Quand j’ouvre les yeux le réveil ne vient pas.
Il n’y a aucune sortie,
À l’exception, peut-être, du temps qui passe.
Mais ce traître a subitement stoppé son écoulement
Après m’avoir foudroyé de dix ans.
Putain, depuis quand je n’avais pas pleuré ?