La matière devient vie
Je vois la matière
Immobile, inutile,
Qu’elle soit souple ou dure,
Liquide ou rigide,
Translucide ou colorée,
Elle est toujours poussière.
Je vois cet être vivant que tu es,
Empreint de volonté, de besoins et d’envies.
Toujours en mouvement
Entre passé et avenir,
Alternant joie, peine,
Euphorie et fatigue.
La caresse sur ta peau
Pour apaiser les pensées ;
Il est à la fois
Agréable et sublime
De toucher ce moment
Où la matière devient la vie.
Elle et l’amour
Elle est l’image de l’amour bien qu’elle n’y ait jamais songé
Avec mon passé trop lourd je peine à vraiment m’imposer
J’aimerais tant être un jour celui qui exprime la bonté
Dans son cœur devenu sourd je trouverai sa beauté
Elle est l’image de la vie bien qu’elle ne l’ait jamais cherché
Malgré toute mon envie je me retrouve désarmé
Ma bravoure mon culot s’enfuient face à toute cette beauté
En son cœur se trouve un fruit que j’aimerais tant avalé
Elle est la pomme de l’amour bien qu’elle ne l’ait jamais croqué
Je voudrais jour après jour de son beau cœur me rapprocher
Je croquerai le fruit chéri quand elle l’aura entériné
Pour nous unir toute la vie au-delà de l’éternité
Elle est la lumière vive qui éclaire les cœurs brisés
Qui réchauffe et qui ravive les esprits faibles cabossés
Je ne sais comment lui dire ce que je vois dans ses pensées
Craignant tel l’enfant le pire je n’ose soudain m’avancer
L’amour est un fruit défendu qu’elle et moi avons partagé
Un instant on a mordu en même temps le cœur brisé
De l’autre sans ménager nos peines et nos joies cachées
Bien qu’elle ne l’ait jamais cherché elle était juste belle à croquer
Quand nos yeux se sont croisés ma vie s’est accélérée
Dans ma tête défigurée elle devint la source de mes pensées
Peut-être m’a-t-telle juste oublié chassé de ses propres pensées
Bien qu’elle ne l’ait jamais cherché elle était juste belle à croquer
La femme rouge
De sa robe rouge les plis flottant dans les vents
Qui ondulaient telles des vagues au loin s’en allant
Respiraient la liberté, l’envie et la grâce,
Elle était sereine, délestée de toutes les traces,
Ses cheveux roux et ses yeux noirs étincelaient,
Mes grands yeux assoiffés son rouge vif éclairait.
Chantant l’Horloge dans une chaleur de fin du monde
Elle pleurait en musique devant le feu immonde
Sous les mots de Baudelaire coulant sur la scène
Je voulais tant la retenir dans le poème,
Sa voix devant les immenses flammes rouges
Résonnait en musique de tout son fin corps rouge.
Chantant l’Horloge de Baudelaire dans une chaleur de fin du monde
Elle pleurait en musique devant ce feu autant géant qu’immonde
Dans ces immenses flammes rouges devant sa silhouette fragile
Fuyant à la fin du poème elle stoppa sa vie sur le fil.
Le voyage était fini et sur la scène tombait la mort
Les fleurs du mal avaient brûlé son esprit, son cœur, et son corps,
Sa robe rouge se confondit alors avec le feu si femme
Elle disparut incessamment en s’évaporant dans les flammes.
Chantant l’Horloge de Baudelaire dans une chaleur de fin de femme
Elle pleurait en musique devant ce feu rouge vif de vérités
À peine la reverrai-je furtivement au sommet des flammes
Comme un ange montant dans la légèreté et la pureté.